Créé par le gouvernement français en 2013, sous l'impulsion de la secrétaire d'état chargée du numérique Axelle Lemaire et d'une démocratisation appuyée par les sorties publiques du ministre de l'économie de l'époque, Emmanuel Macron, le label French Tech a su s'imposer dans le paysage des startups françaises comme l'emblème du renouveau et du dynamisme des nouvelles entreprises du numérique hexagonal. Au delà de son rayonnement international, la French Tech parviendra t-elle a concrétiser la création de licornes, ces startups innovantes dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard d'euros ?
L'origine de la French Tech
La France a toujours été considérée comme un pays innovant dont les ingénieurs sont courus par les plus grandes entreprises high-tech à travers le monde. Bien que reconnu dans le domaine de l'innovation, un malaise accompagnait cette image : de sérieuses lacunes au niveau business, domaine dévolu au milieux anglo-saxon et asiatiques. En effet, le vieil adage "en France, on a pas de pétrole mais on a des idées." a longtemps servi de catalyseur pour se valoriser et se flageller en même temps. Il fallait rompre cette malédiction. La création de la French Tech est devenu avant tout le marqueur d'une lutte d'image interne que se renvoient les entrepreneurs français sur leur capacité à relever les défis du monde de demain à travers les nouvelles technologies et à rayonner à l'international. Bien qu'originellement centrée sur le numérique, ce sont bien l'ensemble des secteurs des industries, des services et de la société qui sont visés à travers ce mouvement.
Un emblème qui rassemble
L'initiative gouvernementale était probablement le maillon manquant de la chaine permettant de diriger et de protéger un vivier d'entrepreneurs à l'intérieur d'une bulle de fierté et de positive attitude se voulant virales. Avec la volonté de favoriser l'échange entre les entreprises innovantes à travers ce label, la French Tech a été le vecteur de création d'écosystèmes dans plusieurs villes françaises labellisées mais dans de grandes métropoles internationales. Ces French Tech Hubs ont ainsi permis d'attirer des subventions publiques et privées tout en continuant d'accentuer la reconnaissance du savoir-faire français en matière de technologie.
Depuis, de grands entrepreneurs et business-angels français ont emboité le pas du gouvernement et apporté leur pierre à l'édifice, tels que Xavier Niel, fondateur de l'opérateur Free, et sa "Station F" basée à Paris, le plus grand incubateur de startups du monde avec 34 000 mètres carrées de surface qui abrite désormais le siège de la mission French Tech depuis juillet 2017. Cet écosystème étant appelé à opérer en réseau, permettra de sécuriser et booster le potentiel de chaque entreprise.
Le défi de transformation massive
Désormais, ce sont des milliers de startups françaises qui arborent fièrement le logo officiel de la French Tech et s'identifient à ses valeurs à travers le monde. Cette image de pépites du numérique labellisée la French Tech leur confère des atouts majeurs pour attirer des investisseurs et partenaires de catégorie supérieure, avec la même perspective, celle de devenir la nouvelle licorne française à l'instar de l'emblème national Blablacar, capable de dépasser le milliard de dollars en valorisation. Cet objectif tendra à montrer que la French Tech porte ses fruits au delà du moral des troupes et du regain d'image qu'elle suscite. En effet, mesurer et promouvoir les gains financiers et emplois substantiels qu'elle permet de tirer de ses secteurs d'application tendrait à placer cette initiative et son écosystème au niveau d'un petit-ministère tant son potentiel permet d'entrevoir une économie florissante. C'est bien là le défi qui attends désormais tout l'écosystème : améliorer et renforcer les axes de sécurisation permettant de transformer ces aventures labellisées et dopées aux investissements en activités rentables couronnées de succès.
Quel que soit le domaine dans lequel une startup française se développe, évoluer et se targuer de faire partie de la French Tech est devenu un standard incontournable avec investisseurs et partenariats à la clé. Mais il est encore un peu tôt pour démontrer des effets conséquents en terme de revenus financier et d'emplois sur l'économie des jeunes pousses françaises. Le rêve numérique à la française a encore des défis à relever.
